La deuxième femme - Louise Mey

L’histoire

Sandrine ne s’aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme. Récemment endeuillé par la disparition de sa femme, il lui fait une place, dans sa vie, dans sa maison, auprès de son fils.
Discrète, aimante, reconnaissante, Sandrine se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour que le bonheur renaisse au sein de cette famille. La sienne désormais.
Jusqu’au jour où la première femme réapparaît.

Mon avis

J’ai été au départ très gênée par la narration qui était une succession de phrases, sans dialogue, parfois même sans ponctuation. Le récit se fait uniquement du point du vue de Sandrine, ce qui en fait par moment une histoire difficile à suivre.

Et pourtant, une fois passées les 100 premières pages, en ayant frôlé l’abandon à plusieurs reprises, je suis passée de « je vais arrêter » à « je ne peux plus le lâcher ».

J’ai eu une sorte de déclic, un électrochoc à mesure que le récit défilait. L’auteure aborde dans ce roman l’enfer des violences conjugales, qu’elles soient physiques ou psychologiques.

Le mécanisme de l’emprise est terriblement bien mis en scène, Louise Mey nous fait ressentir cette honte, ce dégoût qu’éprouve Sandrine non par contre son bourreau mais contre elle-même.

L’auteure m’a donné la chair de poule, j’ai été terrifiée par ce pervers narcissique et violent.

J’ai trouvé ce roman exceptionnel, bouleversant, terrifiant, émouvant parfois. J’ai été retournée par cette histoire et cette écriture brute, piquante, qui traduit ce sentiment de solitude et de terreur ressenti par Sandrine.